Marinette et la rigolade - puis - le prêcheur et la conversion
le blog à Josick est : http://amourpiegale3.blogspot.com/ C'est Josick qui parle :
Hilarité pastorale
Josick écrit :
Mon copain Zidorr', trois quarts de siècle, vieux conteur et auteur Breton en vernaculaire Gallo, vient de se fendre d'un écrit. Il m'avait raconté l'histoire de Marinette de vive voix et je lui avais fait : "Oui, c'est comme le sermon, qu'est-ce qu'il était intéressant ! Qu'est-ce que le curé a bien parlé !" Et alors ? Plus précisément : "Si tu allais à la messe, aussi !"Estomaqué par ma remarque, il a fini par, conteur qu'il est, en faire une double histoire superbe illustration de l'esprit de masse qui cherche à faire masse et qui ne retient rien de bien probant.A son mail intitulé "Délire", j'ai répondu ce qui suit :--------------------------Dé lire... c'est à dire, ne pas savoir vraiment lire pas plus qu'écrire d'ailleurs. On est comme un spectateur assis en bordure d'une rivière, l'eau passe, les histoires aussi. On n'accroche rien, on ne construit rien. On se contente de se marrer sur le coup, on trouve cela drôle... et on ne se souviens que de soi, du rire que l'on a éprouvé, du sentiment de plaisir de l'instant... On a oublié le chemin qui nous y a conduit, on ne sait même pas qu'il y a un chemin, que tout dans la vie n'est que chemin, qu'il n'y a pas de finalité possible... Alors, tels des pasteurs savourant les joies de l'instant, on ne retient que ces joies furtives, point final se confondant au point de départ, oublie du décalage qui crée une distance entre un point d'origine et un point d'arrivé, satisfait seulement du plaisir obtenu, vie sans bon-heur réel... sans le sens de l'effort que la résistance du chemin qui nait fait naitre... Vie sans vie intérieure, vie au petit bonheur la chance, rien n'émerge en soi perçu comme une grotte obscure, nulle lumière intérieure... Vive l'errance et ses plaisirs furtifs, plaisirs volés... pas même mérités.Bonne lecture,
Josik
***************************************
Zidorr' écrit :
Marinette et la rigolade, le prêcheur et la conversion
Il était une fois... Un jour, je suis allé chez un couple, chez Marinette et Pierre.Le vieux couple avait passé sa journée dans une réunion de club : le club de la rencontre.Ils avaient bu et mangé et étaient revenus enthousiastes de cette journée. En effet un conteur bonimenteur les avait littéralement enchantés. Comme les histoires et les bonnes blagues me permettent d'être conteur à mon tour, j'ai donc demandé ce qui les avait intéressé.Marinette assise sur le canapé ne cessa de me dire: « Si vous saviez comme on a ri ! Mais si on a ri. Mais il nous a fait rire! Je crois bien qu'on n'a jamais tant rigolé de notre vie !Je demande donc : « Mais qu'est-ce qu'il vous a raconté ? »et Marinette de me répondre: « Mais on a ri , mais on a ri. On a tellement ri toute cet après-midi ! Ah si vous saviez comme on a ri; mais qu'est-ce qu'on a ri! »Etonné et amusé, et surtout curieux, voulant en savoir plus, j'insiste et je demande : « Mais que vous a-t-il donc raconté pour rire autant? »C'est alors que Marinette me répond : « Mais si vous saviez comme on a ri, mais on a ri , mais on a ri, il était tellement amusant qu'on n'a pas arrêté de rigoler. De notre vie jamais on n'avait autant ri. C'est pas possible : si vous saviez comme on a ri , mais on a ri ! »Finalement je n'en ai pas su plus, je n'en n'ai pas ri; je ne sais pas qui était le fameux conteur si amusant.Marinette ne rit plus: elle est dans l'au dela.Je suis toujours en quête de cette fameuse journée où l'on a tant ri: amusant non ?À propos de quête, il y a pas longtemps j'ai rencontré un bon pratiquant qui venait de la messe après avoir versé son obole à la quête. J'ai engagé la conversation avec cet homme si chaleureux . Notre rencontre a abouti à une sorte de prosélytisme, d'invitation à avenir écouter la prochaine homélie, en insistant sur la qualité de celle qu'il venait d'entendre.« Notre pasteur nous a fait une homélie dont je me souviendrai toute ma vie. Si vous saviez comme c'était intéressant. Si vous saviez comme il a bien prêché. C'était bouleversant. Les personnes qui parlent comme cela en chaire, il faudrait aller les écouter tous les dimanches. »Ecoutant passionnément, je voulais en savoir plus : « de quel événement le prêtre a-t-il parlé ? Quel a été le miracle qui vous a tellement enchanté ? »C'est alors que j'ai eu l'explication suivante : « Ce prêcheur devrait parler à la radio. Tout le monde devrait l'entendre chaque dimanche. Entendre la bonne parole est la chose la plus exquise, et je vous invite à venir l'écouter dimanche prochain. »Je recommence à poser des questions : « Mais que vous a-t-il donc raconté de si passionnant? »C'est alors que j'ai eu cette réponse sublime : « Son sermon était passionnant, si intéressant, que jamais je n'en ai entendu d'aussi bien: c'était de toute beauté. Tout le monde devrait l'écouter, tout le monde devrait se précipiter pour l'écouter. »C'est alors que j'insistais pour savoir ce qu'il avait dit: « de quoi a-t-il donc parlé qui peut être aussi passionnant ? »J'ai eu cette réponse admirable : « J'ai eu tellement de joie, tellement de bonheur, tellement de ferveur à écoûter ce prêtre. J'en suis tout bouleversé . Tout le monde en sortant de l'église s'est exclamé : qu'est-ce qu'il a bien prêché! Son sermon était de toute beauté, la parole divine nous a touché au coeur! »Au bout de cette conversation, je suis converti. Inutile de poser des questions, je n'en saurais pas plus.Je « crois » que j'ai abordé le « mystère » de la simplicité et de ses limites! texte parlé de la bouche de Zidorr' à l'esclave informatique...
Josik écrit :Dans la série "J'ai ne rien retenu mais qu'est-ce qu'on a ri"
En fait la régle c'est de ne rien retenir d'explicite de ce qui a été dit, seulement retenir l'émotion.
Et quand on sort du cadre ou tout ce qui ce dit doit rester flou dans les cervelles, les gens disent "je crois bien qu'il a dit que", sur le ton d'un secret qu'on revèle mais dont on n'est pas vraiment sûr.. car c'est comme un secret qu'on extirpe....
Pourtant, c'est simple "il a dit" ou "il n'a pas dit" Point...
Et bien non, les bonnes gens disent : je crois bien qu'il a dit... et ce sur le ton de la confidence