mardi 8 mai 2007

TOUT en GALLO : © Le R’nard et la CONI , cé en Gallo, à dire tout haou, la fable du Corbeau et du Renard, voir message suivant

Le R’nard et la CONI

Un jour Enn’ coni à perch sus un feutiaou,
TenE d’dans sa pec un biaou fromaïge ,
Mé qui puE la kErven.

V’la ti pas qu’un vieux r’nard
qui tE mussE dans son treu,
S’dit : “ Cré nom de h’ui, qua cé-t’i qui pu tant qu’çà ? ”

I sortit du treu au y’où qui tE mussE
Et le v’là qui s’mit à couri.

Et i finit par trouvE not’ ouasiaou.

“ Salut la coni ! T’as ti bonn’ minn’ anE !
Tu té ben amendE, de d’pé qu’on s’tE vu
Sans menti, un p’tit qua d’pus,
j’te r’connéssé pas
Té vra bell’ ô ta pecqu’ jaounn’ et ta queue d’pie”

Quand la coni, Ell’ oui çà,
Ell’ n’en crut pas sé z’orEill’
Et Ell’ s’léssit alobE comme un vra bobias

Ell’ ouvert la pec, et v’là l’formaïg’ qui chE.

Ossiteu le r’nard,
I s’jEtt’ sus l’formaïg’ qui vient d’chEtt’,
Et i l’sup bé vitt’

Quant i y’u la panss’ bé gonflE,
I di à la coni :

“ Pauv’ bobiass’, té bét, té naïr,
té chupE comm un geas
Et tu tt’crE cor bell’
Enn’ aout’ fa , mang’ don ton fromaïg’
Au lieu d’te faire dElobE
Et d’EcoutE lé siens qui t’content dé boniments ! “

La moréll’ de c’t’histouèr’ ?

“ Té bézE, si tu t’fais abobE ! ”

Sacré patrimoine ! Voici par Jean de la Fontaine : cette sévère fable contre la vanité des hommes

le CORBEAU et le RENARD

Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenoit en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :

« Hé! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli! que vous me semblez beau!
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »

A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie;
Et pour montrer sa belle voix,
il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.

Le Renard s'en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »

Le Corbeau, honteux et confus,
jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendroit plus.

dimanche 6 mai 2007

Notre patrimoine : les Vespasiennes de fin du siècle dernier, à six places !... encore en usage !

...

Trois comptables se retrouvent dans un bar à la sortie d'un congrès. Ils se boivent une mousse chacun puis vont pisser tous ensemble.
Le premier se secoue, va se laver les mains puis se les sèche longuement avec force serviettes.
- Dans ma boîte on nous apprend à être méticuleux ! dit-il.
Le second se lave les mains et se les sèche minutieusement avec toute la surface utile d'une seule serviette.
- Dans ma boîte, on nous apprend à être méticuleux, et efficaces aussi.
Le troisième sort sans se laver les mains.
- Dans ma boîte, on nous apprend à ne pas se pisser dessus !

L'empire romain
l’Empereur Vespasien Celui qui disait : " Un empereur doit mourir debout " et qui mourut couché fit disséminer dans Rome de grandes urnes d’argile dont le public pouvait faire usage . il créa une taxe sur les urines, appelée Chrysagyre, payable tous les quatre ans par tous les chefs de famille, au prorata des personnes vivant sous leur toit, et même des animaux (chiens, ânes, bêtes de trait, etc.…) qui pourtant n’utilisaient pas les dites urnes !

Comme toutes les grandes cités, Paris eut à résoudre le problème de Vespasien.

" De par le Roi, il était interdit de satisfaire aux besoins naturels ", écrit Thévenot de Morande, qui signale l’initiative de M. de Sartines, lequel vers 1770 "fit disposer des barils d’aisance à tous les coins de rue".

le comte Claude-Philibert de Rambuteau sut magistralement résoudre le problème, nommé par Louis Philippe préfet de la Seine en 1833, il décide de faire bâtir les première Vespasiennes, Des 1841 elles fleurissent un peu partout sur les trottoirs de la capital, le public les dénommera bientôt " colonnes Rambuteau ".

Deux ans plus tard, selon un relevé administratif du 25 Avril 1843, il y en existe quatre cent soixante dix huit.

C’est au cours de sa délibération du 16 mars 1961 que le conseil municipal de Paris décide la disparition progressive des Vespasiennes Avec, en contrepartie La création de lavatories souterrains.

Le mot Français de Vespasienne a été créée aussitôt après la décision de Rambuteau : on le trouve pour la première fois en 1834 … dans le "Journal des Femmes". Il va disparaître au profit d’un autre: la Sanisette

La Sanisette marque déposée est apparue à Paris au tout début des années 1980, elle abrite des toilettes publiques dont l’accès est payant et le nettoyage automatisé.

samedi 5 mai 2007

ça , aussi , ça fait partie du patrimoine: un ami me l'a dit !

A propos des élections , j'ai entendu hier :
" Mordu du chien, mordu de d'la chienne
on é mordu, quand d'mêmm' "
Expression relative à la façon de voter pour celui-ci ,
ou pour celui-là : cé du pareil au mêmm'

Voir la suite : pas piqué des vers ! et ça date de fin du XIXeme!!

"Ô bon électeur,


inexprimable imbécile, pauvre hère, si, au lieu de te laisser prendre aux rengaines absurdes que te débitent chaque matin, pour un sou, les journaux, grands ou petits, bleus ou noirs, blancs ou rouges, et qui sont payés pour avoir ta peau; si, au lieu de t'arrêter, éternel badaud, devant les lourdes duperies des programmes; si tu lisais parfois, au coin de ton feu, Schopenauer et Max Nordau, deux philosophes qui en savent long sur les maîtres et sur toi, peut-être apprendrais-tu des choses étonnantes et utiles. Peut-être aussi, après les avoir lus, serais-tu moins empressé à revêtir ton air grave et ta belle redingote, à courir ensuite vers les urnes homicides où, quelque nom que tu mettes, tu mets d'avance le nom de ton plus mortel ennemi."

Octave Mirbeau "La grève des électeurs" /Le Figaro/, 28 novembre 1888

mardi 1 mai 2007

Tout en Gallo: © une autre façon de raconter Le loup et l'Agneau , à dire tout haou,

Y’avE t’y pas un p’tit mouton
Qui bEvE dans Enn’ jolie riviErr’
Au y’où que l’lisiE avE cor point coulE

Tout d’un coup , arrivit un grand loup EfflanquE
Maouvé comm Enn ‘ teign’
passqu’il avE lé dents creuses

Ca y’i tiraillE la binett’
et en vEyant le p’tit mouton de lin
i s’dit :” j’vas n’en férr’ qu’Enn’ bouchée
de c’tE p’ti mizritt
et j’vas quandd’ mémm
me bouchE les dents creuses "

Le maoudit loup qui v’lE baïre li aoussi
s’mit à gueulE
" ouh ouh ouh ouh ouh : dis donc , l’nabot
qui c’ét’y qui t’a donnE l’daïe de fourrE
ta p’titt’ goule , et ton musiaou
dans l’iaou que j’vieux baïre
et que , par le fait,
ell’ é toutt’ troublE , toutt’ mElEyE
j’vas tn’en foutt Enn’ satré verdé, "
et à part li , i s’dit d'sa greusse voix
j’vas n’en férr’ qu’Enn’ bouchée d'ren en tout "

Le p’tit mouton , i s’mit à n’ava la tremblote,
pourtant , i l’avE pas la tremblote
pas pus qu’la salop’rie d’cocotte

i bavE pas , i l’vE bon r’gard

I s’ramissi sus li , i s’fit tout fin petit
et y dit : [en voix de tête]
" j’le fais pas d’à l’esspré
et pi j’voudré surtout point vous offensE

C’que j'fé , cé que je sE entrain d’baïrr’ ,
pass’que j’avE si tellement soif !
Mé , j’vieux surtout point vous dEtourbE
Je n’touche liaou que bé lin d’vous
jE sE à pus d’vingt métt , comme qui dirE:
Enn’ volée d’tèque en d’ssous d’vous
faut quandd’ mémm pas poussE
J’ai pas peu d’ta , mé viens pas m’touchE "

Mé l’aout’ grand mEchant loup ,
qu’étE Enn’ vra tégnn’
car pus tégneux que tous l’z’aoutt’
y y’i rEpondit :

" Mé, cent vingt mille wagonnées d’charr’tés d’pommes cuEtt’ ,
j’te dis, p’tit bon d’hui,
que tu ramaougg’ mon iaou ,
et mémm’ que tu l’as dEja fé
l’Ennée dErnière , spè’ce de p’tit salopard "

le p’tit mouton , EpouvantE, terrifiE , transi,
y’i rEpondit :
" cé pas possibl’ , pisqu’ j’étE point nE "

le grand mEchant loup rEtorquit :
" ouh ouh ouh Ah cé pas ta ?
Si cé pas ta , cé tout comm’ , cé ton frErr’ , ou vantié bé queuqu’un d’chez ta ,
et pis fi d’gauche,
jEmm point lé p’tits ren en tout comm’ ta qui m'rEpondent effrontément
j’va t'n’en férr’ qu’Enn’ bouchE , de ta p’titt’ gueull’ ,
espéce de p’tit crapa "

et la dessus, la sale bétt’ qui huchE
" ouh ouh , j’ai médent , ouh ouh gévaudan "
attrapit le p’tit bêlant entErr’ sé machoires
s’enn n’allit et l’mangeit

moralité:
Inn’a cor bé dé greux qui bouff’ lé p’tits


Notre patrimoine littéraire : La Fontaine Livre 1 Fable X : le Loup et l'agneau

D'une érudition sans faille , le jeune La Fontaine réfléchit et ferraille contre les gens de pouvoir et au lieu de les flatter, les parodie pour soutenir les petites gens .

La raison du plus fort est toujours la meilleure

Nous l'allons montrer tout à l'heure.

Un Agneau se désaltéroit

Dans le courant d'une onde pure.

Un Loup survient à jeun, qui cherchoit aventure,

Et que la faim en ces lieux attiroit.

« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage?

Dit cet animal plein de rage

Tu seras châtié de ta témérité.

Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté

Ne se mette pas en colère;

Mais plutôt qu'elle considère

Que je me vas désaltérant Dans le courant,

Plus de vingt pas au dessous d'Elle;

Et que par conséquent, en aucune façon,

je ne puis troubler sa boisson.

Tu la troubles, reprit cette bête cruelle;

Et je sais que de moi tu médis l'an passé.

Comment l'aurois je fait si je n'étois pas né?

Reprit l'Agneau; je tette encor ma mère.

Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.

Je n'en ai point. C'est donc quelqu'un des tiens;

Car vous ne m'épargnez guère,

Vous, vos bergers, et vos chiens.

On me l'a dit : il faut que je me venge. »

Là dessus, au fond des forêts

Le Loup l'emporte, et puis le mange,

Sans autre forme de procès.